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18 décembre : Journée internationale pour les migrants/es

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Le 18 décembre 1990, l’assemblée générale des Nations unies a adopté la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs/euses migrants/tes et des membres de leurs familles. La convention est entrée en vigueur en 2003, ayant force de traité international contraignant. Elle est considérée comme l’un des instruments fondamentaux de la protection des droits humains. Pourtant, elle n'a à ce jour été ratifiée que par 47 pays membres des Nations unies – dont aucun des principaux pays d’accueil des travailleurs/euses migrants/tes et aucun membre de l’OCDE, le club des pays riches qui s'appuient sur une main-d’œuvre migrante bon marché.

La Convention sur les droits des travailleurs migrants reste un secret bien gardé et ceci pour d’excellentes raisons. Les pays qui l’ont ratifiée s’engagent à défendre l’ensemble des droits humains et des libertés dont jouissent les travailleurs/euses migrants/tes en vertu du droit international, y compris (Article 26) le droit d’adhérer librement à un syndicat pour la défense de leurs intérêts. Si les dispositions de la Convention étaient respectées, les États seraient tenus d’agir contre les abus et l’exploitation éhontée de beaucoup de travailleurs/euses migrants/tes et même de la plupart.

Les Nations unies reconnaissent qu’il y a plus de 232 millions de migrants/tes internationaux dans le monde dont la moitié sont des travailleurs/euses migrants/tes. La production mondiale – y compris dans les secteurs de l’UITA – repose sur eux/elles. L’agriculture, l’hôtellerie-restauration et de nombreux secteurs de la transformation des aliments s’effondreraient sans leur présence. Cependant, malgré l’existence d’un traité international affirmant leurs droits, les travailleurs/euses migrants/tes font l’objet de trafic, de discrimination, sont forcés/es de travailler dans des conditions dangereuses et débilitantes, enfermés dans des quartiers d’habitations insalubres et dangereux, tenus en esclavage comme personnel domestique, emprisonnés et périodiquement internés dans des centres de détention de masse avant d’être rapatriés/es de force.

Dans certains des pays les plus riches du monde, les travailleurs/euses agricoles, qui sont en très grande majorité des migrants/tes, restent entièrement en dehors du cadre légal des relations de travail et de la sécurité sociale.

Le traitement des travailleurs/euses migrants/tes est un indicateur fondamental de l’application des normes de droits humains par chaque État. Pour le mouvement syndical international, le niveau d’organisation syndicale de la main-d’œuvre migrante devrait être considéré comme un indicateur clé de la santé globale du mouvement syndical, de son pouvoir de négociation et de sa capacité de mobilisation.

En décembre 2000, les Nations unies ont fait du 18 décembre la Journée internationale des migrants/tes. Les organisations syndicales devraient célébrer cette journée en exigeant de leur gouvernement qu’ils ratifient la Convention, mais il n’est pas nécessaire d’attendre la ratification pour agir. Dans plusieurs régions du monde, les syndicats travaillent de plus en plus activement à l’organisation des travailleurs/euses migrants/tes, conscients que leur propre avenir passe en grande partie par leur succès dans l’organisation de tous/tes les travailleurs/euses, immigrants/tes ou nationaux/nales, avec ou sans papiers.

En cette Journée internationale des migrants/tes 2014, les syndicats appellent à l’échelle international tous les gouvernements à:

  • Reconnaître les contributions des migrants/tes
  • Garantir l’égalité de traitement entre les migrants et les travailleurs locaux, notamment aux plans des conditions de travail et de l’accès à la protection sociale ;
  • Garantir un travail décent pour tous ;
  • Assurer l’accès à la justice pour les migrants/tes
  • Agir concrètement contre le racisme et la xénophobie ;
  • Ratifier et mettre en œuvre les Conventions 97 et 143 de l’Organisation internationale du travail (OIT), ainsi que la Convention 189 sur le travail decent pour les travailleuses et travailleurs domestiques, la Convention des Nations Unies sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille et les autres conventions relatives aux droits humains, notamment la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) et
  • Soutenir l’attribution d’un rôle-clé à l’OIT dans la mise au point d’un système cohérent et global de gouvernance de la migration.

IUF.
UITA - Unit les travailleurs de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de l'hôtellerie du monde entier

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