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Nespression encore chez Nestlé Russie : la société punit les syndiqués/es par des licenciements, de la discrimination et des coupures de salaire

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Les Principes de conduite des affaires de Nestlé affirment que les pratiques commerciales de la société sont conçues pour « mettre en place un dialogue constructif avec les organisations syndicales ». En fait, la société n’a pas le choix, si elle désire se conformer aux conventions et aux traités internationaux qui établissent cette obligation en droit international des droits de la personne.

En 2008, après une année de lutte, la direction de Nestlé a fini par reconnaître que le syndicat représentant les travailleurs/euses de Kit-Kat dans la ville de Perm en Russie pouvait négocier les salaires, que la direction avait déclarés « secret commercial ». Moins de deux ans plus tard, la Nespression  - pressions sur les travailleurs/euses et suppression des droits – est encore appliquée chez Nestlé Russie.

En novembre 2009, les travailleurs/euses de Nestlé Waters Direct à Domodedovo, à 30 kilomètres de Moscou, se sont réunis pour aborder la question de l’érosion du salaire réel et la détérioration des conditions de travail. La filiale de Nestlé à Domodedovo embouteille et livre l’eau Pure Life à domicile et dans les bureaux. Les chauffeurs/euses ont connu une hausse marquée de leur charge de travail après la fermeture en 2008 de l’un des trois dépôts de distribution de la région de Moscou (augmentant ainsi la pression sur les chauffeurs restants). Les chauffeurs/euses sont rémunérés selon un système à la pièce avec bonis. Des journées de travail de 12 heures ou plus sont nécessaires pour atteindre un niveau de rémunération raisonnable. L’an dernier, le nombre de répartiteurs/trices a été diminué de 50 p. cent dans le cadre d’un exercice de réduction des coûts, ce qui a entraîné une augmentation drastique de la charge de travail des répartiteurs/trices qui restent. Les chauffeurs/euses et les répartiteurs/trices ont donc formé un syndicat et ont obtenu la reconnaissance juridique le 17 novembre en adhérant à All-Russia Trade and Service Employee's Union "Solidarnosc".

La direction a immédiatement entrepris de harceler le président du syndicat et d’interférer dans ses relations avec les membres. Des chauffeurs/euses ont été affectés/es à des tâches de préposés/es au chargement, ce qui leur faisait perdre la prime de chauffeurs/euses, ou à des véhicules plus petits, rendant impossible l’atteinte du volume donnant droit à la prime même avec des journées de travail de 15 ou 16 heures. Les chauffeurs/euses qui ont adhéré au syndicat ont vu leur rémunération amputée d’un pourcentage pouvant aller jusqu’à 40 p. cent.

Les messages envoyés par le syndicat à la direction avec l’appui du Conseil de coordination syndicale de Russie, demandant l’ouverture de négociations sur la détermination des horaires de travail, les heures supplémentaires et les primes ainsi que la fin du harcèlement antisyndical n’ont reçu aucune réponse.


Le 24 janvier, bravant une température de -20° Celsius, des syndiqués manifestent pour leurs droits devant le siège de Nestlé à Moscou.

Le 27 janvier, le vice-président du syndicat, Sergei Strykov, a été licencié sans préavis. Même s’il présentait un dossier sans tache, il a été accusé d’avoir causé des dommages financiers à la société en vendant les bouteilles supplémentaires que les chauffeurs étaient auparavant encouragés à vendre et récompensés s’ils le faisaient! Lors d’une réunion avec les patrons, le syndicaliste a été informé qu’il pourrait recevoir la rémunération des heures supplémentaires à laquelle il avait droit s’il acceptait une « démission par consentement mutuel » avec la direction.

Strykov est l’un des membres d’un groupe de travailleurs/euses ayant déposé une poursuite contre la société le 21 janvier afin de récupérer des sommes dues au titre des heures supplémentaires – dans le cas de Strykov, des sommes dues depuis janvier 2006.

Ayant refusé de « démissionner », il a été congédié et on lui a ordonné de rendre immédiatement son uniforme – chemise, manteau, chapeau et chaussures – par un froid glacial!

Les travailleurs/euses de Nestlé Domodedovo ne se sont pas laissés/es intimider par le licenciement brutal de leur vice-président syndical. Les syndiqués/es et leur supporters ont participé à une autre manifestation devant les portes de l'usine le 5 février.

Le syndicat exige la réintégration du vice-président Sergei Strykov et de tous ses membres dans leurs fonctions antérieures, la fin de toute discrimination antisyndicale dans les salaires, les bonis et les affectations d’emploi, et ainsi que des négociations entre la direction et le syndicat sur les conditions de travail et la rémunération des heures supplémentaires.

Vous pouvez appuyer leurs demandes – cliquez ici pour envoyer un message au directeur des Ressources humaines de Nestlé Russie et à la direction générale de la société en Suisse. Non à la Nespression!


Nestlé – cessez de faire pression sur le syndicat!

 

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