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Les syndicats étasuniens et mondiaux demandent à l’ONU d’appeler Roquette à la barre

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L’AFL-CIO a joint sa voix à celles de l’UITA et de l’ICEM (International Federation of Chemical, Energy, Mine and General Workers' Unions) afin de demander au Pacte mondial des Nations unies de tenir Roquette responsable de violations graves des droits syndicaux fondamentaux.

Le manufacturier français de dérivé de l’amidon et du sucre a mis en lock-out 240 membres de l’affiliée de l’UITA BCTGM à son usine de Keokuk en Iowa depuis le 28 septembre.

Deux semaines de « négociations » avaient débuté le 14 septembre avec 130 propositions de la société visant à détruire la convention collective précédente et se sont terminées par une déclaration de lock-out le 28 septembre, lorsque les travailleurs/euses ont rejeté la « meilleure offre finale » de la société, largement inchangée. Malgré une offre du syndicat de poursuivre les négociations, le lock-out a été maintenu et les travailleurs/euses ont installé un piquet d’information devant l’usine, 24 heures par jour et sept jours par semaine, malgré les températures sous le point de congélation.

Le 29 septembre dernier, le chef de la direction de Roquette Guy Talbourdet a écrit ceci au secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-Moon : « Il me fait plaisir de confirmer que ROQUETTE appuie entièrement les dix principes du Pacte mondial sur les droits de la personne, le travail, l’environnement et la lutte contre la corruption. Par cette communication, nous exprimons notre volonté de faire progresser ces principes dans notre sphère d’influence ». La société s’est aussi engagée à faire du Pace mondial et de ses principes une partie intégrante de sa stratégie, de sa culture et de ses opérations quotidiennes.

Le Pacte mondial des Nations unies se décrit lui-même comme « d’un pacte par lequel des entreprises s’engagent à aligner leurs opérations et leurs stratégies sur des principes universellement acceptés touchant les droits de l’homme, les normes du travail, l’environnement et la lutte contre la corruption. » Le principe 3 du Pacte mondiale indique que : « Les entreprises sont invitées à respecter la liberté d'association et à reconnaître le droit de négociation collective. »

C’est une nouvelle pour les travailleurs/euses de Keokuk – de sorte que le 9 décembre, l’UITA, l’AFL-CIO et l’ICEM ont porté la question à l’attention du directeur exécutif du Pacte mondial, George Kell, exigeant que la société soit rappelée à l’ordre en vertu des « mesures d’intégrité » pour avoir grossièrement fait défaut d’appliquer les principes qu’elle s’était engagée à défendre par sa signature.

« Une entreprise ne devrait pas pouvoir prétendre dans les forums mondiaux qu’elle appuie le Pacte mondial alors qu’en réalité elle viole de façon systématique les droits humains fondamentaux », a déclaré le président de l’AFL-CIO, Richard Trumka. « Les entreprises ne peuvent utiliser la négociation comme paravent pour dicter de façon unilatérale les conditions de travail de leurs employés/es et avoir recours au lock-out pour forcer l’acceptation de leurs volontés ce n’est pas à cela que sert la négociation collective », a ajouté le secrétaire général de l’UITA, Ron Oswald. « On ne peut en aucune circonstance laisser une entreprise violer impunément les normes internationales tout en affichant avec cynisme de fausses prétentions en matière de droits humains devant les Nations unies. »

Les organisations syndicales feront un suivi de leur lettre au Pacte mondial dans le cadre d’un effort international visant à obtenir la levée du lock-out et la reprise de véritables négociations à Keokuk.

Vous pouvez appuyer les travailleurs/euses de Roquette en Iowa en cliquant ici pour envoyer un message aux directions française et étasunienne.

IUF.
UITA - Unit les travailleurs de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de l'hôtellerie du monde entier

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