La grève qui devait être déclenchée dans 19 hôtels des 13 plus grandes villes de Suède au matin du 17 mai a été évitée avec la conclusion d’une nouvelle convention collective de deux ans entre le syndicat suédois HRF (Hotel and Restaurant Workers' Union) et l’association des employeurs. Le conflit avait été porté en médiation à l’approche de l’échéance de la grève et d’autres syndicats avaient annoncé qu’ils prendraient des mesures de soutien actif. La Fédération suédoise des travailleurs/euses de l’alimentation avait indiqué que les livraisons de boissons et le ramassage des bouteilles et des contenants seraient interrompus à compter du 24 mai. À leur tour, les électriciens ont annoncé qu’ils déposeraient un avis de mesures de soutien auprès de certains des hôtels touchés par la grève et qu’ils refuseraient d’y effectuer des travaux, tout comme les travailleurs/euses des transports, qui refuseraient de ramasser et de vider les corbeilles à déchets dans les hôtels affectés par la grève.
Les négociations pour le renouvellement de la convention collective achoppaient sur deux questions clés: l’insistance des employeurs sur un recours élargi à l’emploi précaire, déjà très présent dans l’industrie, et leur rejet de la proposition syndicale d’augmenter les salaires mensuels de SEK 1 028 (un peu plus de USD 100). HRF a pu arriver très près de cet objectif en acceptant la proposition du médiateur d’augmenter les salaires de SEK 980 sur une période de 25 mois, à raison de SEK 400 par mois à compter du 1er mai 2010 et de SEK 580 à compter du 1er mai 2011. Cette proposition laisse les travailleurs/euses de l’hôtellerie derrière d’autres secteurs mais les rapproche quand même d’un salaire décent. La nouvelle convention prévoit également des limites plus strictes sur le recours à l’emploi précaire, et notamment sur l’utilisation des modalités d’emploi occasionnel, à la journée, auxquelles de nombreux/ses membres étaient confrontés/es pendant des semaines, des mois et même des années. Les employeurs devront désormais offrir des emplois permanents lorsque le manque de main-d’œuvre est constant. Le recours aux agences de main-d’œuvre est également restreint.
HRF et les autres syndicats LO ont élaboré une plateforme commune pour les négociations collectives qui se tiendront cette année, dans le but de renforcer le droit à un emploi permanent à temps plein, de limiter l’expansion des différentes formes de travail précaire et de s’attaquer à la discrimination salariale qui prévaut dans les secteurs à faible rémunération, où prédominent les femmes.